Début du prologue du roman

L’Assar a vu passer de nombreuses ères sur ses continents. Que ce soit l’installation des premiers peuples venus d’on ne sait où et leur destruction par les petits peuples, l’arrivée des dragons, suivit des elfes et des nains ou encore la venue des humains. Le monde s’est toujours sorti des situations les plus étranges qui soient et les peuples finirent par vivre en harmonie. Bien sûr, il y a toujours eu quelques conflits entre seigneurs humains ou entre mages élémentaux et prêtres de différentes religions mais tout se réglait bien. En cet an 109 de l’ère IV de l’Assar, un tout nouveau conflit est sur le point de naitre et ce au cœur même de l’Argonnie, le continent central.

Depuis quelques jours interminables, une épaisse brume avait prit possession de la citée de Valdrek, principalement connue pour son académie de magie élémentale. Aucun rayon du soleil n’arrivait à percer cette brume magique qui rendait pessimiste la majorité des habitants de la cité. Même le conseil des mages composé des cinq plus puissants mages d’Argonnie commençait à désespérer suite à l’échec de leurs tentatives afin de repousser la brume en dehors de la citée. Même le puissant Vargin, maître mage du vent n’arrivait à rien du tout. On aurait dit que le temps c’était figé dans la citée avec cette brume immobile et sombre. Afin de remédier à la situation et faire appel aux dieux pour régler ce problème, le conseil venait de se réunir au sommet de la plus haute tour de l’académie dans une petite salle connue d’eux seuls. Les discussions allaient bon point jusqu’à ce que Gladika, la maître mage de l’eau se lève afin de proposer l’idée de faire appel aux dieux. Elle était la plus jeune des maîtres mages. À seulement vingt-trois ans, elle avait accomplis plus que tout autre maître de l’eau avant elle. Sa longue robe bleue de différentes teintes laissait paraitre le peu de poitrine qu’elle possédait. Malgré son manque de forme, elle possédait un certains charme, étant considéré comme la plus jolie des magiciennes d’Argonnie, nombreux étaient ceux qui venaient à Valdrek en quête de la séduire mais jamais elle n’avait aimé quiconque et probablement jamais elle n’aimerait suite aux événements tragiques de son enfance qui servirent à réveiller ses pouvoirs sur l’eau.

-Il est clair que cette brume qui a prit d’assaut la citée depuis près d’une semaine n’est pas d’origine naturelle. Elle est probablement l’œuvre d’hérétiques. Je crois qu’il serait bien de faire appel aux dieux. Qu’en pensez-vous? Un pouvoir plus puissant que le notre ne devrait pas exister en ce monde, en de mauvaises mains... cela pourrait être désastreux.

Elle se rassit, une expression d’horreur sur son visage suite aux images qu’elle avait d’un avenir dominé par le mal. Vargin se leva de son siège. Sa large robe verte et beige brillait comme si elle possédait un soleil en son centre, éclairant un peu plus la petite pièce du conseil. Il prit la parole.

-Eh bien ma chère, je crains que nos idées se rejoignent plus que vous ne pourriez vous y attendre, il se trouve que depuis mes tentatives ratées pour repousser cette brume de la citée, j’ai songé à quitter l’académie afin de rejoindre le mont Ôka, demeure ancestrale des dieux dans le but de prendre contact avec eux. Ils sont probablement les mieux placés pour nous venir en aide... seulement, s’ils daignent écouter notre demande.

Krad, maître mage du feu se leva en s’exclamant.

-Mais Vargin, que se passera-t-il avec les élèves qui apprennent à maitriser le vent présentement? On ne peut leur demander de quitter l’académie!
Vargin prit quelques instants avant de formuler sa réponse à voix haute.

-Mon cher Krad, je crains que la situation présente soit plus importante que l’avenir de ces jeunes. Ils pourront toujours se trouver un autre art que la magie tel le combat avec des armes mais s’ils possèdent la sagesse requise pour maitriser le vent, ils attendront mon retour sans s’opposer à mon départ. Je suis sûr que si vous étiez dans la même situation que moi et qu’un événement de la plus haute importance requerrait votre présence, vous mettriez en suspens vos apprentissages sur le feu.
-Certes, mais est-ce vraiment si important? Rien de vraiment mal ne s’est attaqué à nous, ce n’est que de la brume!

-Peut-être bien que ce n’est que de la brume mais si lors de la dissipation de cette brume, nous étions encerclés par des milliers de guerriers et de mages? Que pourrions-nous faire? Sacrifier des élèves? Comment pourrions-nous vivre par la suite? Pensez-y un moment.

Krad se ressaisit suite à un moment de faiblesse. Vargin avait totalement raison. Il devrait attendre son départ avant d’agir. Après un moment d’hésitation, il reprit la parole.

-Je comprends, j’approuve votre départ maintenant, vous m’avez subjugué de part la dure réalité de ce monde. La guerre est partout même si nous nous efforçons à la cacher. Un jour elle reprendra le dessus et ce jour là, nous devrons être prêts.

Les deux maîtres se firent un signe de tête et se rassirent en portant un regard aux deux derniers maîtres, Figa la maline et Tellarus le magnifique. Les deux émirent leur approbation d’un signe de tête. Vargin se releva.

-Merci d’accepter mon départ, je vous contacterai pour vous mettre au courant des nouveautés, si nouveautés il y a bien sûr. Je partirai dès demain au lever du jour.
Le conseil prit fin, ils se serrèrent la main à tour de rôle avant de rejoindre leurs quartiers pour préparer leurs cours ou se livrer à certains projets. Dans le cas de Vargin, il fit ses bagages. Au lever du jour, malgré qu’il fasse noir sous la brume immobile bloquant l’accès du soleil à la citée, il prit la direction du mont Ôka où peut-être trouverait-il des réponses à ses questions. Bien sûr, le but réel de ce voyage n’était connu que de lui seul.